DASHIELL HEDAYAT // Obsolète (Shandar)

Pour apprécier l'entière satisfaction que peuvent vous procurer les quatre plages d'Obsolète l'humour se matérialise comme un instrument indispensable. Ça ne plaira peut être pas à Dashiell Hedayat (Dashiell pour le pinkerton du polar Dashiell Hammett et Hedayat en référence au poète perse – prénom Sadegh) aka Daniel Théron aka Jack-Alain Léger dit le Mal-aimé-de-la-littérature-française, mais la première fois que j'ai écouté Obsolète j'ai ri. Un peu. La fois suivante beaucoup plus et à chaque nouvelle écoute je rigole, je rigole. C'est qu'en plus du talent Dashiell Hedayat a de l'humour, des phrases ritournelles complètement absurdes et gamines, qu'il serait idiot d'essayer de reproduire ici parce que ça serait une catastrophe intégrale, mais vraimentVRAIMENT marrantes. Est ce que la voix de dandy désabusé, limite efféminé, du bonhomme y est pour quelque chose? Mouais sûrement. Entre autre. Sur la pochette je vois inscrit: « This record must be played as loud as possible [ça s'est déjà fait ailleurs ça], must be heard as stoned as possible [déjà plus original] and thank you everybody [une politesse qui fleure bon les comptoir de Montparnasse]. »L'album tourne sur ma platine depuis midi et je ne m'en lasse pas. Des remugles de Gainsbourg flottent à mes oreilles – j'entendrais presque... « Variations sur Marilou »... l'histoire de Melody Nelson et cette basse qui ronronne en boucle. C'est vraiment pas mal. Quelle année? Attends voir – le gars est né en 1947 mais c'est en 71 qu'il s'est enfermé dans le château d'Hérouville avec le groupe Gong et un type, ancien guitariste de Soft Machine, un groupe à la con comme les années soixante en ont enfanté des bataillons... Daevid Allen, le petit guitariste défoncé comme pas deux qui fait des boucles autour de l'autre qui délire complet, mais avec une certaine classe. Et de l'humour.Obsolète, comme son nom ne l'indique pas, est totalement indispensable. C'est un disque littéraire et musicalement bon comme il en existe très peu, comme l'étaient les disques sus cités de Gainsbourg et qui fait parfois penser à ces poèmes que les beats lisaient dans des bouges californiens, accompagnés d'un groupe de Berkeley qui s'essayait aux tensions vocales. Un bon disque. D'ailleurs, pour les amateurs, le petit Burroughs y fait une apparition hi-fi assez discrète mais de bon goût. Pour finir je dirai ceci: Dashiell Hedayat avant d'être Dashiell Hedayat et d'écrire de curieux mais bons romans sous le pseudo de Jack-Alain Léger et d'autres encore a enregistré un album sous le nom de Melmoth (encore une référence littéraire, cette fois ci à un roman de Charles-Robert Mathurin – seigneur!) qui s'appelait La Devanture des Ivresses. Si vous le voyez, prévenez moi vite.

Dashiell Hedayat - Long song for Zelda

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