YELLOW MAGIC ORCHESTRA // Yellow Magic Orchestra (Alpha Records).

Contrairement à certains albums qui suivront en explorant l'univers electropop (& même comico-publicitaire) de manière, disons, plus « appliquée » & encore c'est pas prouvé, le premier disque éponyme de YMO est un modus sonore d'une jouissance rarement égalée, festif comme une bande d'ados totalement excités, joyeux comme des loutres après un festin de brochettes au saumon. C'est un objet singulier qui fleure bon le début des années 90 (il fut pourtant enregistré en 78), on y entend le sacro saint Synthétiseur qui, parfois, fit tant de mal autour de lui (même moi j'ai tremblé d'effroi en écoutant McCartney II & puis finalement...), des petits bruits de jeux vidéo en guise de ligne mélodique (Computer Game), ça sautille, ça rebondit sur des rythmes asiatiques & électroniques. En écoutant Tong Poo ou La Femme Chinoise pour la première fois en à l'impression d'entendre le générique d'une série policière japonaise du siècle dernier, dans le genre: Haruomi "Harry" Hosono ( 細野 晴臣) est: LE DERNIER TÉMOIN! Avec: Yukihiro Takahashi ( 高橋幸宏) dans le rôle du commissaire central Mikado Hondo & Ryuichi Sakamoto ( ) dans le rôle de Tonka Ideitaka... ou peut être Les Bronzés à Tokyo! & les types en rajoutent une bonne grosse couche avec la reprise de Firecracker de Martin Denny étincelante de clichés disco samouraï. C'est vraiment marrant, on dodeline de la tête en se disant que ces japonais sont vraiment impayables – je boirais bien un Royal Hosaka (1/3 de saké, 2/3 de bière Kirin avec des copeaux de tofu séché) &, sans s'en rendre compte, la mélodie reste là, scotchée à la cervelle & on se surprend à repasser le morceau pour garder cette bonne humeur venue de loin. L'efficacité de l'ensemble est indéniable. L'humour est omniprésent chez YMO (de même que pour les albums solo de Hosono) qui entrecoupaient leur musique de jingles & de sketches... « c'est hilarant mais aussi très acide politiquement sur les salarymen & les japonais en général – sur la reprise de Tighten Up les paroles sont juste hallucinantes: « We are number one, We are japanese, We dance! Dance! » » selon l'ami O. Lamm (dont j'espère pouvoir reparler ici). Voilà donc, on se disait bien qu'il y avait un truc derrière tout ça. Les trois petits nippons s'amusent, sautillent mais personne n'est plus dupe – Technodelic (1981) & Technodon (1994), entre autre, seront bien plus "sobres", électroniquement plus sombres. Moins pop à mon goût, mais je me trompe sûrement. Je vais les réécouter pour être sûr.

YMO - Firecracker
YMO - Tong Poo (version us, moins bonne que la japonaise)
YMO - La Femme Chinoise

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