IGGY POP // New Values (Arista).

Cet album d'Iggy Pop a certainement l'une des pochettes les plus ridicules de l'histoire du rock, c'est aussi très certainement un des albums les plus mal produits, un des plus foutraques, des plus kitsch qui soit. C'est aussi l'un des albums les plus sous estimés de l'histoire de l'univers entier. New Values (1979) arrive juste après The Idiot & Lust For Life, c'est la première fois qu' Iggy bosse sans Bowie (d'ailleurs on se dit que ça n'aurait peut être rien changé au couscous tant la merveilleuse tapette « sous produisait » les disques de ses amis pour mieux se les refaire quelques temps plus tard – qui ici pourrait affirmer que le China Girl d'Iggy est meilleur que celui de Bowie...), c'est aussi la première fois qu'il est sur Arista qui, je crois, a bien failli ne jamais se relever d'une telle audace même si aujourd'hui le label possède une sacrée écurie de rockers en santiags. C'est donc, par certains côtés, une première, une espèce de mini révolution punk-rock: le son garage à son apogée. Voui mes loulous: garage. Tant mieux d'ailleurs, ça donne l'impression que les pistes ont été enregistrées à la maison, entre le salon & la cuisine. Iggy invente le rock de proximité: voilà, baby, ce que je suis capable de faire sans moyens & deux prises de 120 volts chacune! Du rock du vrai, bien crade, bien brut, avec des morceaux bien bourrins (New Values, Girls, How Do Ya fix A Broken Part) – ça reste un disque d'Iggy Pop – avec des paroles frisant la correctionnelle: « I love girls/Let me tell you something about girls/They are allover this world » ou « I wish life could be swedish magazine »... bref, de la déconnade à tous les étagesSAUF! Sauf que oui mais non car New Values c'est aussi quelques belles audaces cachées dans la bouillasse, si vous me permettez les rimes hasardeuses. Tell Me A Story, qui ouvre l'album, est rempli de petites trouvailles rythmiques & bruitistes qui sont assez marrantes, la ligne mélodique est simple mais parfois on n'en demande pas plus pour siffloter sous la douche ou pour se rendre au supermarché. Plus sérieusement, des titres comme Five Foot One ou l'hallucinant The Endless Sea sont de véritables petits trésors qui auraient mérité plus d'attentio_____ quoique, c'est pas dit. Il y a aussi I'm Bored, basique mais entêtant, Don't Look Down avec sa mélodie étrange & boiteuse, excellente pour conduire en pleine ville, en pleine nuit, Curiosity dont l'intro fait penser au générique d'une émission de débats politiques & la crème de la crème: African Man, qui place définitivement Iggy Pop sur le podium des gars les plus poilants de l'histoire du rock & New Value comme un des disques les plus attachants de ma discothèque. Haut la main.

IGGY POP - The Endless Sea
IGGY POP - African Man

0 commentaires: